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- Et en une fraction d'instant, la colère de la gravité se déchaîne, et fais accélérer le corps vers le bas à une vitesse surprenante : l'air rapide hurle dans les cheveux qui sifflent, les yeux se plissent, les bras écartés bravent le vent relatif, le fond du ravin fonce à toute allure vers ma tête ! Je ne crie pas, afin de pouvoir écouter le vent.

- Cette course folle vers l'irraisonnable est soudainement freinée par une solide tension de l'élastique. Mes bras retombent vers le bas, le sang me monte puissamment à la tête, et je lâche un petit 'arghh' sous le coup de la pression.

- Le premier rebond est un instant très flou. On sait que l'élastique a tenu, et selon toutes les probabilités techniques, il tiendra. On se relâche donc, et on lâche prise sur la réalité et l'analyse.

- Euphorique, on se retrouve éjecté au sommet du premier rebond, profitant d'un bref instant de gravité zéro, un peu perdu dans cet élément qu'on n'apprivoisera jamais.

- Puis on retombe assez doucement, et on recommence, le reste étant moins intéressant.

- On se fait enfin mouliner au sol, où un gars nous détache, et nous congratule.

- Il fait beau, je n'ai eu ni mal au dos, aux jambes au cœur, nulle part.

- Je n'ai pas eu peur, par manque de temps.

- Je remonte la pente, je regarde les suivants, me disant qu'il s'agit tout de même d'un acte très inhumain, très illogique. J'admire au passage la puissance d'abstraction de l'être humain, dont la confiance en la technologie permet de combattre l'instinct de survie, et de sauter dans le vide.